Entre rêve et création

Dans mon travail, le corps humain n’est pas simplement une structure biologique : il est une métaphore des identités sociales, un réceptacle des désirs et un champ de bataille pour les contradictions. Mes créations, qu’elles soient des peintures, des sculptures ou des bijoux contemporains, explorent les tensions entre l’individu et le système, entre la vulnérabilité et la résistance. À travers des fragments corporels, des formes réinventées et des vides imposants, je cherche à interroger notre rapport à nous-mêmes et à la société.
Les tons chauds qui dominent mes œuvres – rouges, oranges, et noirs intenses – traduisent une énergie viscérale, une sorte de cri silencieux. Les formes abstraites et déstructurées racontent l’histoire de ce qui manque : des désirs réprimés, des identités marginalisées, des vérités étouffées. Mon inspiration vient des méthodologies issues de l’anthropologie, de la sociologie et de la psychanalyse, qui nourrissent ma réflexion sur les minorités sexuelles, les cultures marginales et les oppressions invisibles.
Créer pour moi, ce n’est pas donner des réponses, mais poser des questions. À travers mon art, je veux inciter à réfléchir : comment se redéfinir face au regard de l’autre ? Comment résister à ce qui nous oppresse tout en trouvant une place dans ce monde ? Mon travail est un dialogue inachevé, une quête constante pour donner un sens au chaos qui nous entoure. Je cherche dans chaque geste, dans chaque matériau, à construire une poésie de la révolte, un espace où la lumière et l’ombre se rencontrent.